mardi 9 mai 2017

État d'urgence au complexe nucléaire de Hanford aux États-Unis

Aucun signe de fuite radioactive n'a été constaté après l'effondrement mardi d'un tunnel rempli de substances contaminées près d'un site considéré comme la "poubelle" nucléaire des Etats-Unis.

L'incident, qui s'est produit sur le site de déchets nucléaires de Hanford dans l'Etat de Washington (nord-ouest), a entraîné l'évacuation ou le confinement de centaines d'employés.

"Il y a des inquiétudes à propos d'un affaissement dans le sol couvrant un tunnel ferré près d'une ancienne installation de produits chimiques", a indiqué le département américain de l'Energie dans un communiqué. "Les tunnels contiennent des substances contaminées".

Mais "il n'y a pas de signes de fuite pour le moment", a poursuivi le ministère. "Les secouristes sont en train de s'approcher près de la zone où le sol s'est affaissé pour de plus amples inspections visuelles".

Les employés du complexe nucléaire de Hanford, situé à 275 kilomètres au sud-ouest de Seattle, ont été évacués et ceux travaillant dans des bâtiments un peu plus éloignés ont reçu une alerte de leurs responsables au petit matin leur demandant de s'assurer que les ventilations étaient fermées et de "s'abstenir de manger et de boire".

Les autorités ont activé les opérations d'urgence mardi à 08H26 heure locale (15H26 GMT). Selon elles personne n'a été blessé.

Selon les autorités, les inspecteurs et secouristes sur place ont découvert un pan de terrain d'environ 6 mètres de côté affaissé au-dessus d'un tunnel. Celui-ci se trouve près de l'installation d'extraction de plutonium et d'uranium nommée "Purex".

"L'affaissement dans le sol a été découvert lors d'une inspection de routine. Les tunnels font des dizaines de mètres de long et sont enfouis à environ 2,40 mètres sous le sol", ont précisé les autorités.

Fuites de cuves en 2013

Des travaux sur une route située près du tunnel ont pu provoquer des vibrations qui ont conduit à son effondrement, selon des médias locaux.

Le site de Hanford, situé le long de la rivière Columbia, avait été à l'origine utilisé pour produire le plutonium utilisé dans les deux bombes nucléaires larguées sur le Japon en 1945, qui ont mis fin à la Seconde Guerre mondiale.

Par la suite la production nucléaire du site avait été augmentée durant la Guerre froide, mais le dernier réacteur a été fermé en 1987.

Le site, vaste comme quinze fois Paris, est considéré comme la plus grande poubelle nucléaire du continent américain. En février 2013, des fuites y avaient été détectées sur au moins six cuves de stockage souterraines contenant des déchets nucléaires.

Jusque dans les années 1960, Hanford relâchait directement ses déchets dans la nature: les pouvoirs publics ont reconnu que plus de 3,8 millions de litres de boues radioactives avaient fui, une partie entrant dans le sol.

Les autorités fédérales et de l'Etat avaient conclu un accord en 1989 pour nettoyer le site et ses 177 cuves. Le groupe français Areva, associé à la gestion du site depuis 2008, a un décompte un peu différent et parle de 170 cuves contenant 200.000 mètres cubes de déchets chimiques et radioactifs.

"Nous avons recensé tous les employés, il n'y a pas de blessé et aucun signe de contamination radioactive", a repris le porte-parole des services d'urgences de Handford, Destry Henderson.

Cet incident montre la dangerosité du site, a estimé l'organisation antinucléaire Beyond Nuclear.

"La crise en cours à Hanford (montre) que la gestion des déchets nucléaires n'est pas contrôlée", a déclaré un porte-parole du mouvement, Kevin Kamps, citant d'autres incidents similaires dans le pays.

Sources:

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