jeudi 7 mars 2013

La Corée du Nord abroge les accords de non-agression avec Séoul

Les tensions sont montées d'un cran vendredi sur la péninsule coréenne après les nouvelles sanctions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU contre le régime nord-coréen, Pyongyang annonçant la rupture des accords de non-agression avec le sud.

Le régime nord-coréen est coutumier des annonces agressives à l'encontre de la Corée du Sud et des États-Unis, mais il a musclé sa rhétorique belliqueuse ces derniers jours à l'approche du vote à l'ONU et de manoeuvres militaires conjointes entre Washington et Séoul.

Pyongyang a notamment menacé de dénoncer l'accord d'armistice mettant fin à la guerre de Corée en 1953, brandi le spectre d'une «guerre thermonucléaire» et averti les États-Unis qu'ils s'exposaient à une «frappe nucléaire préventive».

La Corée du Nord «abroge tous les accords de non-agression entre le Nord et le Sud», a indiqué vendredi «le Comité pour la réunification pacifique de la Corée» (CPRK), dans un communiqué diffusé par l'agence officielle KCNA quelques heures après le vote du Conseil de sécurité.

Le principal pacte de non-agression entre le Nord et le Sud, séparés depuis plus de six décennies, a été signé en 1991. Il engageait les deux pays à régler pacifiquement leurs différends et à éviter les confrontations militaires accidentelles.

La Corée du Nord, ajoute le communiqué, «notifie également le Sud qu'il va couper immédiatement le téléphone rouge entre le Nord et le Sud» mis en place en 1971. Pyongyang a agité à de nombreuses reprises la menace d'une rupture de la communication intercoréenne, et l'a mise à exécution deux fois, selon le ministère sud-coréen de la Réunification.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé jeudi de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord en réaction à son troisième essai atomique.

La résolution 2094, adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, s'efforce de tarir les sources de financement utilisées par Pyongyang pour nourrir ses ambitions militaires et balistiques. Elle met sous surveillance les diplomates nord-coréens et ajoute sur une liste noire plusieurs particuliers ou entreprises soumis à des gels d'avoirs et des interdictions de voyager.

Ces nouvelles sanctions «vont frapper durement» le régime communiste et «accentuer (son) isolement», a estimé l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice. «Défier la communauté internationale va coûter plus cher aux dirigeants nord-coréens».

Les mesures adoptées jeudi s'ajoutent à une série de sanctions prises à l'encontre du régime communiste depuis qu'il a mené son premier essai nucléaire en 2006, suivi par un deuxième en 2009 et un troisième le 12 février dernier.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé à la Corée du Nord «de s'abstenir de toute nouvelle action déstabilisatrice et d'éviter la rhétorique belliqueuse».

Dans le communiqué du CPRK, la Corée du Nord a fustigé ces nouvelles sanctions, votées par la Chine, son seul allié de poids, à l'issue d'âpres négociations avec Washington.

Les relations entre le Nord et le Sud «ne sont plus réparables et une situation extrêmement dangereuse prévaut sur la péninsule coréenne où une guerre nucléaire pourrait éclater à tout instant», a-t-elle prévenu.

L'armée nord-coréenne répondra «sans pitié» à toute intrusion, «ne serait-ce que d'un pouce», sur son territoire.

La Maison blanche a assuré jeudi que les États-Unis étaient «tout à fait capables» de se défendre. Un influent sénateur américain, le démocrate Bob Menendez, a prévenu que toute frappe nucléaire nord-coréenne serait «du suicide», qualifiant cette menace d'«absurde».

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