lundi 3 septembre 2012

Washington accentue sa pression sur l'Iran


* Les États-Unis acculés au pied du mur par Israël?

Taxée de pusillanimité par Israël, la Maison-Blanche vient d'ordonner des manœuvres navales dans le golfe Persique.

À l'orée d'une semaine cruciale pour sa campagne de réélection présidentielle, lors de laquelle il devra notamment défendre son bilan de politique étrangère, Barack Obama a décidé d'accroître sensiblement la pression sur l'Iran, en ordonnant de grandes manœuvres navales dans le golfe Persique et l'installation d'un radar antimissile performant au Qatar. Le président américain espère ainsi faire d'une pierre deux coups: forcer la main à l'Iran pour l'obliger à renouer des négociations au point mort sur l'avenir de son programme nucléaire, et convaincre Israël qu'il existe d'autres biais que les frappes militaires pour neutraliser la menace iranienne.

Dragueurs de mines

Complément de rudes sanctions économiques en place depuis six ans, la station radar de détection antimissile prévue au Qatar viendra s'ajouter à celles déjà en place en Israël et en Turquie. Elle permettra à Washington d'assurer une veille efficace des activités balistiques du régime chiite. Les manœuvres navales prévues dans le Golfe du 16 au 27 septembre, réunissant les États-Unis et vingt-cinq autres États, rassembleront une plus large concentration de dragueurs de mine. Sans toutefois chercher à dépasser le détroit d'Ormuz, afin d'éviter toute confrontation directe avec la marine iranienne.

Sous sa fermeté de façade, Barack Obama, fort critiqué en trois années et demie de mandat passées à osciller entre la carotte et le bâton, ne peut dissimuler l'échec d'une politique d'apaisement face à Téhéran. Celle-ci n'a jamais réussi à stopper le programme nucléaire iranien. Elle fut vite troquée pour une intensification de la guerre secrète, à coups de virus informatiques et d'assassinats ciblés de scientifiques.

Dans un rapport édifiant rendu public la semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a révélé que l'Iran avait doublé sa capacité d'enrichissement sur le site souterrain et quasi inexpugnable de Fordow, bien que le carburant produit fût loin d'atteindre une qualité militaire, qui nécessite un enrichissement supérieur à 90 %.

Visiblement insatisfait de l'implication américaine, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a fustigé dimanche à mots couverts la pusillanimité de Washington, réticent à envisager des représailles militaires. «La communauté internationale n'a pas défini une ligne rouge que l'Iran ne doive franchir, a déclaré Nétanyahou, et l'Iran ne voit pas la résolution de la communauté internationale à stopper son programme nucléaire.»

Ce courroux découle des propos étonnants de franchise du chef d'état-major américain, le général Martin Dempsey, qui estimait jeudi qu'une attaque surprise israélienne contre les infrastructures iraniennes «retarderait mais ne détruirait probablement pas le programme nucléaire de l'Iran, et pourrait par contre entamer la pression internationale diplomatique sur Téhéran», avant d'ajouter qu'il ne serait «pas complice» d'une telle opération.

Sur le front intérieur, les critiques abondent envers la molle politique iranienne d'Obama qui aurait conduit, selon le candidat républicain Mitt Romney, à «précipiter Israël sous un bus» en le laissant seul face à la menace existentielle que ferait peser Téhéran sur l'État hébreu, le forçant à considérer des options plus radicales.

«Les États-Unis n'ont pas besoin de menacer de mener des frappes préventives, estime cependant Anthony Cordesman, expert militaire au Center for Strategic and International Studies (CISS). Il leur suffit de déployer clairement l'éventail des options à leur disposition», en usant d'un langage plus martial, le seul à même d'être entendu par les dirigeants iraniens.

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