mercredi 31 août 2011

Vaccin contre les virus du papillome humain - Même critiqué, Québec défend sa publicité


Sexiste. Vulgaire. Paternaliste. Méprisante. Choquante. Insultante. La campagne «Vaccin, ou ceinture de chasteté?», qui fait la promotion du vaccin contre les virus du papillome humain (VPH), suscite de vives réactions. Mais au ministère de la Santé, on persiste et signe en la qualifiant plutôt de... féministe.

Signée Cart1er Communication, la campagne controversée a coûté 100 000 $ au ministère de la Santé. Elle expose un choix clair aux parents: le vaccin, ou «une alternative tout aussi efficace et sécuritaire... la ceinture de chasteté». Le ton se veut bien sûr humoristique. Mais des sexologues, des médecins ou des groupes de femmes, eux, ne rient pas.

La sexologue clinicienne Janie Auclair, qui intervient également au bout du fil à Tel-jeunes, croit que ce vaccin est utile, pertinent et efficace. Ce qui ne l'a pas empêchée de bondir à l'écoute de la vidéo de promotion. «Encore une fois, c'est une campagne de peur. C'est comme si on prônait une sexualité contrôlée, une sexualité qui est régressive.» Pour elle, le gouvernement a manqué une belle occasion d'éduquer les jeunes à la sexualité. «Pourquoi ne pas parler du fait que le vaccin ne protège pas contre toutes les souches? Pourquoi on ne parle pas du fait qu'il ne protège pas contre les autres ITS [infections transmissibles sexuellement]? Pourquoi on ne parle pas que c'est quand même important de continuer à faire ses "PAP tests"?»

Il existe plus d'une dizaine de virus VPH pouvant causer un cancer du col de l'utérus, le vaccin protégeant contre deux d'entre eux, les plus répandus. Gratuit, il est administré aux filles en 4e année et en 3e secondaire. Environ 80 Québécoises succombent à un cancer du col de l'utérus chaque année.

«Immédiatement, j'étais pas mal... écoeurée! lance d'emblée Anne Rochon Ford, du Réseau canadien pour la santé des femmes. Ça finit par être insultant plus qu'amusant.»

Abby Lippman est épidémiologiste et professeure à l'Université McGill. Cette campagne l'a renversée. «La chose la plus choquante, c'est que c'est une campagne officielle financée par des fonds publics! Je suis très mal à l'aise, car c'est un moyen de culpabiliser les mères. C'est un peu sexiste, un peu paternaliste. Ça ne discute pas du tout la question du dépistage!» Plusieurs trouvent également que la campagne minimise l'importance du port du condom.

Le Dr Marc Zafran, qui critique depuis le début le programme de vaccination contre le VPH, s'indigne. Il qualifie carrément la campagne «d'escroquerie intellectuelle». «On essaie de les faire vacciner leurs filles en les ridiculisant sur un ton paternaliste. On essaie de les culpabiliser en disant: "Si vous ne vaccinez pas vos filles, vous vivez au Moyen-Âge".»

Lise Goulet, agente de liaison et chargée de projet au Réseau québécois d'action pour la santé des femmes, doute que les mères, à qui on demande de faire vacciner leurs filles, se sentent interpellées par cette campagne plutôt conçue pour les adolescents.

Une campagne féministe, dit le ministère


Le directeur de la santé publique, le Dr Alain Poirier, qui a lancé cette campagne lundi en conférence de presse, continue à la défendre malgré les critiques. Pour lui, «c'est sûr que c'est une campagne qui vise un cancer féminin. Je considère que c'est une campagne féministe. Les lunettes sont roses ici [car c'est] un vaccin qui n'est donné qu'aux femmes. Est-ce que ça en fait une campagne sexiste? Moi je dis que c'est exactement l'inverse», a-t-il dit au Devoir. Passant d'une popularité de 81 % la première année du programme à 78 % en 2010-2011, le vaccin convainc moins de parents. Une baisse d'intérêt qui a motivé la présente campagne publicitaire, affirme le ministère.

Le Dr Alain Poirier souligne que c'est l'agence de publicité qui a soumis le concept de la ceinture de chasteté. Il le défend. «On nous reproche souvent d'être ennuyants», dit-il. Aussi, pour «retenir l'attention des jeunes, notamment à l'ère d'Internet», le ton humoristique a été choisi. «On l'a testée avec quelques jeunes, ils sourient et ils ont envie de [la faire] circuler, dans une campagne virale, sur Twitter, Facebook ou d'autres médias sociaux.»

La gynécologue Marie-Hélène Mayrand, engagée dans cette campagne comme experte, ne souhaite pas commenter le ton de la campagne. Mais pour elle, c'était important de s'y associer.

Elle rappelle qui si on n'en meurt pas nécessairement, le cancer du col nécessite des interventions qui compromettent la fertilité des jeunes femmes.


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1 commentaire:

  1. C'est bien, continuez comme ça, à éduquer les jeunes à se "protéger", "se vacciner" pour
    pouvoir continuer à excusez le terme : baiser
    sans restrictions et à n'importe quel âge, et
    surtout pas en attendant le mariage !

    La morphologie de la femme est-elle "terminée" à
    14 ans ? et le mental ? ne vous étonnez pas
    des séquelles physiques/morales/spirituelles.

    Continuez, jeunes filles à coucher à droite à gauche, pour jouer les femmes matures et laissez-vous empoisonner par des vaccins. Ne venez pas ensuite pleurer parce que vous serez ensuite stériles ou bien victimes de fausses couches à répétition le jour où vous voudrez avoir des enfants, bien sûr, là aussi, pour faire comme tout le monde.

    Tout le monde veut son petit chien chien à la
    maison n'est-ce pas, pour être "épanoui" et
    se sentir adulte, et, "comme tout le monde" !

    Mais ne vous inquiétez pas, ceux qui se moquaient de vous lorsque vous étiez hésitantes à faire comme tout le monde, vous traitant de moyen-âgeuses, ne vous inquiétez pas, ils ne viendront pas vous embêter le jour où vous aurez un cancer ou que vous serez stériles.

    Apocalypse de Jean 22:11

    Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore ; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.

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